La vaccination
Les abréviations
Le fibrosarcome


Pourquoi mon chaton est-il déjà vacciné par l’éleveur ?
Le chaton est protégé à la naissance par les défenses immunitaires transmises par la mère grâce aux anticorps présents dans le colostrum. Vers l’âge de 2 mois ces défenses baissent et donc le vaccin prend le relais.
La vaccination stimule les défenses immunitaires de l’organisme et l’aide ainsi à combattre certaines maladies graves.
Les maladies les plus courantes contre lesquelles il existe un vaccin :
Le coryza
(rappel tous les ans)
Cette maladie très courante qui atteint l’appareil respiratoire (conjonctivites, éternuements et écoulements nasaux, ulcères buccaux, toux…) regroupe en fait sous ce nom 3 maladies :
- L’herpèsvirus : provoque le plus souvent des lésions au niveau du nez et des yeux (kératite ulcéreuse) avec des éternuements, des écoulements nasaux et oculaires ; provoque aussi parfois des signes neurologiques et des avortements.
- Le calicivirus : provoque des lésions surtout dans la bouche induisant une douleur et une forte salivation (ulcères linguaux et labiaux, plus rarement au niveau pulmonaire, provoque parfois des boiteries (peut être ulcère des coussinets).
- La Chlamydia (bactérie) : atteint les yeux => blépharospasme (l'oeil n'arrive pas à s'ouvrir) ou chémosis (conjonctive hypertrophiée), conjonctivite très sévère purulente unilatérale souvent bilatérale, provoque aussi parfois des avortements.

Le vaccin n’annihile pas les maladies, il en atténue les symptômes.

Le Typhus
(rappel tous les ans)
Maladie rare hier, en pleine recrudescence aujourd'hui, induite par un virus qui provoque une diminution du nombre de globules blancs. Elle se manifeste par une diarrhée aiguë et des vomissements qui peuvent entraîner la mort des jeunes chatons dans 90% des cas et, chez la femelle gestante, des malformations irréversibles des fœtus.

La Leucose Féline
(rappel tous les ans)
Provoquée par le virus Leucèmogène Félin (FeLV), elle touche 10% de la population féline aujourd’hui.
Elle est extrêmement contagieuse, un simple contact suffit. Elle évolue lentement, sur plusieurs années, elle est mortelle dans la plupart des cas.
Le virus détruit peu à peu les défenses immunitaires du chat qui devient vulnérable à tout agent microbien, il est également responsable de maladies cancéreuses.
Le vaccin est très efficace et reste la seule protection pour votre chat.

La rage
(rappel tous les ans)
Le virus est transmis par morsures à l’animal mais aussi à l’homme.
Cette maladie mortelle a disparue du territoire français mais reste présente à nos frontières.
La vaccination antirabique est obligatoire pour les chats séjournant en pension et aussi pour se rendre en Corse, dans les départements d’Outre-mer et à l’étranger.

Le vaccin ne peut être administré qu’après les 3 mois révolus du chaton.

 

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Comprendre les abréviations des vaccins sur le carnet de santé
C : Calicivirus
R : Herpèsvirus
P : Typhus (Panleucopénie)
L : Leucose
R : Rage
RC associés => vaccin Coryza (Calici + Herpès)
RCP associés => vaccin Coryza (Calici + Herpès) + Typhus
RCPL associé => vaccin Typhus + Coryza (Calici + Herpès) + Leucose
FeLV => vaccin Leucose seul
R seul => Rage qui se fait seul

 

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Le risque du vaccin : le fibrosarcome
Le complexe fibrosarcome félin (de son vrai nom) est un ensemble de tumeurs très agressives qui se développent sous la peau et envahissent rapidement les plans musculaires voisins.

Le plus souvent elles se localisent entre les omoplates, zone riche en tissus graisseux plus propice aux inflammations dues aux injections.
Les fibrosarcomes sont les tumeurs cutanées les plus fréquentes chez le chat.

Les symptômes
Le fibrosarcome félin se présente sous la forme de grosseurs (nodule) sous-cutanées, fermes, non douloureuses et sans lésion apparente.

Ces grosseurs sont localisées le plus souvent :
- Entre les omoplates et le haut du cou (40 à 50%)
- Sur le thorax et les flans (25 à30%)
- Sur le dos et le bas du dos (10 à 15%)

La cause exacte de ces tumeurs est contestée mais on sait que les traumatismes liés aux injections sous-cutanées de certains produits irritants, les morsures ou griffures, provoquant une inflammation locale, jouent un rôle prépondérant dans leur développement.
Les réactions immunitaires exagérées ainsi que la présence de certains composants vaccinaux peuvent également être en cause. S’ajoute à tout ça bien évidemment un terrain génétiquement prédisposé au développement de ce type de tumeurs.

Le diagnostic
L’aspect à la vue et au toucher de nodules sous-cutanés oriente souvent le vétérinaire vers un fibrosarcome, mais seule l’analyse histopathologique(1) peut établir un diagnostic définitif et fiable.
Lorsque le prélèvement pour l’analyse est effectué on procède également à l’ablation de la masse, l’intervention est ainsi, parfois, également curative.
Des radios du thorax sont souvent faites pour rechercher une extension de la tumeur sur des vertèbres thoraciques, ainsi qu’un bilan d’ensemble à la recherche de ganglions hypertrophiés ou de métastases pulmonaires à l’aide de radios pulmonaires.

Le traitement
Dans un premier temps c’est l’ablation de la masse dès sa détection, puis l’analyse de la tumeur définira s’il faut traiter par la suite avec de la chimiothérapie ou radiothérapie interstitielle.

La radiothérapie interstitielle est un traitement local qui irradie une zone bien délimitée après l’ablation de la tumeur. On élimine ainsi toutes les cellules cancéreuses qui pourraient rester après l’ablation.
La radiothérapie est conseillée pour les tumeurs à fort potentiel de récidive.
On obtient de bons résultats avec ce traitement sur les tumeurs de petite taille à fort potentiel de prolifération, enlevées précocement.
Les effets secondaires se limitent à une dermite et une décoloration du poil sur la zone traitée.

La chimiothérapie adjuvante évite la prolifération des métastases.
Les tumeurs du complexe fibrosarcome métastasent peu et souvent tardivement, l’intérêt de ce traitement est variable et très peu usité dans les cas de fibrosarcome.

Ces deux traitements s'effectuent dans un des 2 centres de cancérologie vétérinaire que nous avons la chance d'avoir en France ; un autre centre existe chez nos amis suisses.

Le nombre de chats atteints de fibrosarcome est très faible par rapport au nombre de chats vaccinés chaque jour (de l’ordre de 6 cas de chats atteints pour 100.000 chats vaccinés).
Le vaccin est et reste la seule protection efficace contre les maladies mentionnées ci-dessus ; il est donc utile et nécessaire surtout quand le chat sort.

Il n’en reste pas moins qu’il faut être vigilent, préférer les injections dans des zones pauvres en tissus graisseux, surveiller étroitement toute inflammation post-vaccinale et éviter sur les chats sensibles, tant que faire ce peut, les injections médicamenteuses.
Il existe également un vaccin Leucose sans adjuvant à préférer aux autres afin de minimiser les risques.

(1) Histopathologie qui signifie étude des tissus affectés

Les centres de cancérologie vétérinaire
En France En suisse

Centre de Cancérologie Vétérinaire de l'Ecole Nationale Vétérinaire
7, avenue du Général de Gaulle
94700 Maisons-Alfort

Tél : 33 (0)143 96 72 12
http://www.vet-alfort.fr

Centre de Cancérologie Vétérinaire Oncovet
Avenue Paul Langevin
59650 Villeneuve d'Ascq
Tél : 33 (0)320 34 41 34
http://www.oncovet.net
dtierny@oncovet.net

Animal Oncology and Imaging Center
Rothusstrasse 2
CH-6331 Hünenberg
Tél : 41 (0)44 783 07 77
http://www.aoicenter.ch
info@aoicenter.ch

 
© Anne Léna ~ Les Abyssins d'Ulunlaë