La
PKDéf
La
PKDéf, déficience en pyruvate kinase, est une
maladie héréditaire à transmission autosomale(1)
et récessive(2), susceptible de frapper
abyssins et somalis (mais aussi le chien et le chat de gouttière).
La
pyruvate kinase est un enzyme permettant aux globules rouges
de synthétiser l'énergie nécessaire à
leur survie.
Lorsque cet enzyme vient à manquer, les globules rouges
faute d’énergie vont se raréfier et conduire à
une anémie.
Les
symptômes
L’anémie
due à cette déficience en pyruvate kinase, n’est
pas forcément décelable ou peut apparaître
par intermittence ; en effet l'organisme peut rapidement compenser
la perte de cellules par une régénération
accrue des globules rouges.
La
PKDéf peut apparaître n’importe quand au cours
de la vie du chat et être plus au moins grave. La plupart
du temps l’atteinte est légère mais il existe
des formes montrant une anémie brutale et sévère,
pouvant conduire rapidement au décès de l'animal.
La maladie s'accompagne parfois d'autres symptômes pas
toujours facilement interprétable comme une fatigue passagère
ou une légère perte d'appétit.
Le
diagnostic
Comme
vu plus haut, la maladie n’est pas forcément décelable
et des chats atteints peuvent vivre longtemps et reproduire
sans que l’on soupçonne qu’ils puissent transmettre la
maladie à leur descendance.
Il existe aujourd’hui un test génétique fiable
qui nous permet de connaître le statut de chaque reproducteur
et ainsi faire des mariages sans craindre d’avoir des chatons
atteints.
On peut alors marier un chat porteur ou atteint, si ses qualités
et lignées sont intéressantes, avec un chat sain
et on aura alors statistiquement 50% de chatons sains et 50%
de chatons porteurs.
Les chatons issus de ce type de mariage devront être systématiquement
neutrés ou testés à leur tour afin de connaître
leur statut s’ils sont voués à la reproduction.
Ainsi on peut contrôler aisément la transmission
de la maladie et préserver les reproducteurs de qualité
qui peuvent apporter beaucoup à la race.
Le
dépistage
Plusieurs laboratoires(5)
proposent le dépistage de la PKdef avec un test ADN sur
échantillon de sang ou cellules de la paroi buccale (sur
brossette).
Ce
test abordable (entre 40€ et 80€) nous permet aujourd’hui de
:
- continuer à travailler la race sans risque de voir
naître des chatons atteints,
- garder des reproducteurs de valeur grâce à la
connaissance de leur statut, permettant ainsi des mariages sans
risque,
- à terme voir la maladie éradiquée, si
tous les éleveurs font tester systématiquement
leurs reproducteurs.
Haut
La
PRA
La
PRA, Atrophie Rétinienne Progressive, est une maladie
génétique qui existe sous deux formes chez l’abyssin.
La première forme, la plus rare, est autosomale(1)
et dominante(3) et peut être détectée
dès l'âge de 4 à 5 semaines.
La seconde forme, la plus répandue, est autosomale(1)
et récessive(2) avec une évolution
plus lente, des symptômes et un dépistage beaucoup
plus tardifs.
La
PRA est une dégénérescence progressive
qui touche la rétine composée de cellules appelées
« les photorécepteurs ».
Ces cellules existent sous 2 formes, les bâtonnets impliqués
dans la vision nocturne et les cônes dans la vision
des couleurs. Chez le chat, les photorécepteurs se
développent de la naissance à 8 semaines et
durent aussi longtemps que vit le chat.
Dans
les cas d'atrophie rétinienne progressive, les photorécepteurs
se développent puis dégénèrent
ensuite, ne remplissant plus leur rôle essentiel pour
la vision.
La maladie à ses débuts se caractérise
par une baisse graduelle de la vue, touchant d’abord la vision
nocturne, puis diurne et qui évolue vers une cécité
totale entre l'âge de trois et cinq ans.
Les
symptômes
La
PRA est une maladie indolore qui n'affecte pas l'aspect de
l'œil, c’est la raison pour laquelle elle n’est pas vraiment
décelable à ses débuts.
On note parfois un changement d’attitude du chat qui deviendra
hésitant dans les passages peut éclairés,
d'autres fois on remarquera une dilatation anormale des pupilles,
mais ce n’est vraiment qu’à un stade avancé
que l’on diagnostiquera la maladie, quand désorienté
par la dégradation de sa vue, le comportement anormal
de l'animal devient évident.
Le
diagnostic
Il y a peu de temps, seul un examen ophtalmologique pouvait
déceler la maladie et ce malheureusement que tardivement
pour la PRA la plus courante. Les chats avaient donc eu le
temps de reproduire avant qu’on les diagnostique atteints.
Nous
avons aujourd’hui à notre disposition un test ADN
fiable proposé par plusieurs laboratoires.
Ainsi avec un diagnostic qui permet de connaître
précocement le statut de chaque reproducteur on
peut contrôler aisément la transmission de la
maladie et faire des mariages sans risque pour les chatons
à naître.
Il n'existe
pas de traitement pour la PRA et on ne sait pas non plus ralentir
son évolution, l’issue est donc fatalement la cécité
pour les chats qui pourraient encore être atteints.
Cependant nos petits félins ont un merveilleux sens
de l'adaptation, et la cécité ne les empêche
pas la plupart du temps de continuer à mener une vie
à peu près « normale ».
En respectant quelques règles comme ne pas mettre d’objets
encombrant dans son passage habituel, ne pas faire de changement
de place de mobilier, de gamelle, de litière, etc…
le chat gardera ses repères et pourra vivre bien et
longtemps malgré son handicap.
Haut
L'Amyloïdose
Cette
maladie résulte du dépôt progressif d'une
substance appelée l’amyloïde dans l'organisme du
chat, essentiellement au niveau des reins chez l’Abyssin.
L’accumulation de l’amyloïde entraîne une sclérose
tissulaire et le développement d'une insuffisance rénale
progressive et irréversible évoluant à
plus ou moins longue échéance en insuffisance
rénale aiguë entraînant la mort de l'animal.
Il
s'agit d'une maladie génétique assez rare, malheureusement
indubitablement fatale, induite par un ou plusieurs gènes
défectueux mutés.
Sur les chats atteints, la maladie va s’exprimer avec un facteur
déclenchant comme une infection, un processus inflammatoire,
certaines maladies du collagène, une maladie auto-immune,
une tumeur maligne…
Les
symptômes
Les symptômes
de l’amyloïdose sont ceux d’une insuffisance rénale
grave avec augmentation progressive et rapide de l’urée
et de la créatinine, parfois un taux excessif de phosphates
dans le sang, une anémie.
Le chat urine beaucoup, boit beaucoup, on remarque une anorexie,
une perte de poids et parfois des vomissements avec du sang.
Le traitement est celui de l’insuffisance rénale grave
et évolutive qui, commencé tôt avec une
alimentation stricte et adaptée, peut retarder l’évolution
fatale.
Le
diagnostic
Si une amyloïdose
est suspectée, la biopsie rénale n’est pas recommandée.
C’est un examen lourd nécessitant une anesthésie
générale sur un chat déjà fatigué,
qui de plus, peut donner un faux résultat négatif
si il n’est pas pratiqué par un spécialiste.
En effet la maladie va atteindre la partie profonde du rein
et la biopsie sera faite sur la superficie du rein qui ne
sera atteinte qu’en fin d’évolution de la maladie.
Seule
l’autopsie des sujets morts jeunes d’insuffisance rénale
suspecte, peut poser avec certitude un diagnostic d’amyloïdose,
avec la nécessité d’effectuer un examen histopathologique(4)
des organes atteints pour déceler la présence
amyloïde.
Aujourd’hui le mode de transmission est encore flou, on pense
que la prédisposition génétique est autosomale(1)
et vraisemblablement récessive(2).
La connaissance
génétique incomplète de la maladie et
le gène muté n’ayant pas encore été
isolé, un test de diagnostic génétique
n’a pas encore pu être mis en place.
La maladie est difficile, voire impossible à diagnostiquer
avant l’apparition des signes cliniques qui surviennent le
plus souvent entre 1 et 5 ans.
Le diagnostic est donc totalement impossible et pas prévisible
à l’âge où sont vendus les chatons.
Le
seul moyen actuellement d’éviter au mieux la maladie,
c’est l’étude des lignées et tracer ainsi celles
qui sont potentiellement « à risque »,
c'est-à-dire dans lesquelles ont trouve des sujets
morts jeunes d’insuffisance rénale et éviter
le croisement de 2 lignées « à risque
».
Ces données n’étant pas vraiment disponibles,
les éleveurs ne jouant pas tous la transparence, c’est
assez ardu.
Cependant un vrai travail semble avoir été fait
il y a quelques temps par les éleveurs et l’on ne rencontre
plus beaucoup de cas aujourd’hui.
Il
est permis d’espérer dans un avenir qu’on aimerait
proche, la mise au point d’un test ADN génétique
; il semblerait que des néerlandais aient identifiés
2 mutations mais ceci reste à vérifier.
Un autre espoir : un traitement spécifique par la colchicine
expérimenté sur l’homme dans le cas d’une maladie
génétique assez similaire, mais aucun essai
clinique encore été réalisé chez
le chat.
(1)
Autosomale
qui veut dire que la transmission n’est pas liée au sexe,
(2) Récéssive
qui veut dire que la maladie a besoin de 2 gènes défectueux
pour s’exprimer. Elle est transmise de la façon suivante
:
1/ Le chaton
a hérité du gène muté du père
ET de la mère, il est atteint et développera
ou non la maladie, il est dit homozygote.
2/le chaton a hérité du gène muté
d’un seul des 2 parents, il est porteur et transmettra ce
gène à la moitié de sa descendance, il
est hétérozygote.
3/ un des parents peut être porteur mais n’a pas transmis
le gène, le chaton est dit indemne
(3) Dominante
qui veut dire qu'un seul gène défectueux est nécessaire
pour que la maladie s’exprime
(4) Histopathologique
qui signifie étude des tissus affectés
(5) U.C.
Davis aux USA, Dr
Giger/PennGen aux USA, Laboklin
en Allemagne, Genindexe
en France (le plus cher Cocorico !!!)
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